La seconde réunion du RAIN français a eu lieu le 2 février 2018 dans la région d’Auch. 19 personnes du secteur agroforestier local étaient présentes. L’assemblée comprenait des agriculteurs, conseillers agroforestiers, pépiniéristes, chercheurs, techniciens de rivière, représentants de l’administration, du gouvernement et des filières de valorisation.
La réunion était animée par Fabien Balaguer, facilitateur du projet AFINET pour la France et directeur de l’Association Française d’AgroForesterie.
Dans la matinée, une session en salle a permis aux participants de partager leurs visions et points de vue sur les mécanismes d’incitation au développement de l’agroforesterie, et l’affinage des verrous technico-économiques identifiés lors de la première rencontre du RAIN. La discussion était centrée sur le développement de systèmes diversifiés intégrant des espèces à cycle d’exploitation rapide (ex. peuplier) dans le but d’améliorer la rentabilité des pratiques à moyen et long terme.
L’ordre du jour s’est orienté autour de diverses problématiques identifiées par les membres du groupe depuis la première réunion plénière (septembre 2017) :
- Aspects administratifs et légaux de l’intégration des espèces à croissance rapide dans le paysage agricole, en association avec les cultures et l’élevage.
- Aspects techniques de la gestion de ces espèces en agroforesterie, impacts sur les productions associées, et itinéraires à privilégier pour garantir des produits finaux de qualité.
- Mécanismes de soutien à l’investissement financier pour les agriculteurs engagés dans la transition vers de tels systèmes de production, que ce soit vis-à-vis du coût de plantation des arbres ou des charges de gestion les premières années.
Dans l’après-midi, une visite sur le terrain a permis aux participants de découvrir des parcelles tests mises en place récemment sur des fermes pilotes. Cela fût l’occasion d’aborder plus en détail les aspects techniques de la conduite des arbres agroforestiers, ainsi que l’impact des différentes pratiques sur la qualité finale du bois et des autres productions (arbres et cultures associées). Les échanges ont aussi permis de réfléchir à la possibilité de créer des filières de valorisation locales améliorant le potentiel commercial de ces systèmes.
La présence de deux représentants du secteur industriel bois a également permis des échanges particulièrement fructueux sur une potentielle coopération entre l’amont et l’aval des filières de production/valorisation.
Selon Michel Delage, responsable achat bois au sein de la scierie Archimbaud, promouvoir les systèmes agroforestiers intégrants le peuplier pourrait être une option prometteuse pour encourager les agriculteurs à produire du bois localement, tout en diversifiant les revenus des fermes. Cependant, il est important de garder à l’esprit qu’une telle initiative doit être développée de manière collaborative, en complémentarité avec un programme de conseil/accompagnement rigoureux afin d’assurer une qualité optimale des produits finaux.